Paschal Grousset (1844-1909), né à Corte où son père était professeur de mathématiques, grandit dans le Tarn-et-Garonne, région de sa famille paternelle, où naîtront son frère et ses soeurs.
Il part pour Paris en 1860, fréquente au Lycée Impérial Charlemagne la classe de rhétorique et obtient le baccalauréat en septembre 1861. Il prépare l'Ecole Normale Supérieure, mais ne se présente pas au concours d'entrée, puis il se dirige vers la médecine. Reçu au concours d'externat en 1865, il ne soutient pas sa thèse.
Il débute dans le journalisme, en tenant des chroniques scientifiques à L'Etendard et au Figaro. Il rencontre Henri Rochefort avec qui il collaborera à La Marseillaise. Il écrit un premier roman en 1869, Madame de Léojac.
Henri Rochefort
Antibonapartiste convaincu, il envoie ses témoins pour provoquer le prince Pierre Bonaparte en duel, suite à des propos de ce dernier qu'il juge insultants. Le 10 janvier 1870, Victor Noir, un des deux témoins, est assassiné par le prince. Lors de la proclamation de la Commune de Paris, il est nommé délégué aux Relations extérieures (Ministre des Affaires Etrangères). Il est jugé et condamné en septembre 1871 à la déportation au bagne en Nouvelle-Calédonie, d'où il s'évade en compagnie de cinq autres détenus, dont Rochefort.
Assassinat de Victor Noir
Il gagne l'Angleterre et y séjourne jusqu'à l'amnistie de juillet 1880. Cette période sera déterminante pour sa future carrière. Il va devenir un observateur attentif et documenté de la vie anglaise. Il donne au journal Le Temps - dont le directeur Adrien Hébrard est son cousin, originaire de Grisolles comme lui - des correspondances anglaises et des romans sous le pseudonyme de Philippe Daryl. Il prend contact avec l'éditeur Hetzel : "J'ai eu l'occasion de voir de près le système scolaire et de le comparer au nôtre". Il lui propose un manuscrit dont le titre est : La métamorphose de Laurent Grivaud. Scènes de la vie de collège en Angleterre. Cet ouvrage, le premier d'une série de 14 Vies de collège, sera publié dès 1880 sous le nom d'André Laurie et exercera une influence considérable auprès de l'opinion publique de notre pays en lui faisant découvrir un système d'éducation différent du nôtre.
Hetzel lui rachète des manuscrits dont deux sont confiés à Jules Verne et vont devenir : Les Cinq cent millions de la Begum et L'Etoile au sud. L'Epave du Cynthia, paru en 1885, sera le seul ouvrage signé conjointement par Jules Verne et André Laurie.
Son oeuvre littéraire prolifique touche tous les genres : il s'essaiera également à la science-fiction, avec notamment Spiridon le Muet en 1906.
Il va alors se consacrer à un nouveau combat : il va mener par le livre et la presse une grande campagne d'information et de sensibilisation en faveur des jeux de plein air, de la gymnastique naturelle et de l'hygiène corporelle. Il expose des théories sur l’entraînement humain, la gymnastique naturelle, le plein air : "Les jeux olympiques, le mot est dit : il faudrait avoir les nôtres".
Homme d'action, il crée en octobre 1888 la Ligue Nationale de l'Education Physique et organise à Paris le premier Lendit en mai 1889, qui marque le début du sport scolaire et universitaire. La ligue organise en avril 1892, à la Sorbonne, le premier congrès national de l'Education Physique. Il publie successivement L'Equitation moderne (1892), La vélocipédie pour tous (1893), Les Jeux de balle et ballon (1894) et Le Sport de l'aviron (1895).
Elu en 1893, il est député socialiste dans le 12ème arrondissement de Paris. Il se marie en 1908 avec Elodie Lavolle. Il meurt d'une crise d'urémie le 9 avril 1909, en son domicile de Saint-Mandé. Il repose au cimetière du Père Lachaise.
Nota : pour une biographie beaucoup plus complète, il convient de se référer à la biographie publiée par Xavier Noël aux éditions Impressions Nouvelles, que l'on peut trouver à la page Publications de ce site.
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